L’Halloween
approche pour la plus grande joie des petits et aussi… des plus grands. La
tradition de l’Halloween veut que les enfants se déguisent avec des costumes
qui font peur : sorcières, fantômes, monstres, diables, squelettes. Pour les plus grands, c’est le festival de
films d’horreur.
Malgré
la joie du déguisement et de la cueillette de friandises, l’Halloween est
associée à l’émotion de la peur. C’est l’objet de mon propos dans cet article.
La
peur est une émotion universelle. Elle fait partie de la vie des êtres humains.
On ne peut y faire fi. Par contre, beaucoup d’enfants apprennent tôt à taire
leurs peurs. C’est un sujet tabou. Celui qui ose s’exprimer, se fait traiter de
« moumoune » ou encore de « bébé ». Dans la société
d’aujourd’hui où il faut être fort, exprimer sa peur est un signe de faiblesse,
alors on apprend à se protéger et à se taire.
On
peut comparer la peur à un monstre qui grouille, gargouille et grenouille dans
notre monde intérieur. Si les peurs ne sont pas identifiées et gérées, elles
prennent le pouvoir de notre vie sans même qu’on s’en rende compte. Quand nous
laissons la peur diriger notre vie, nous prenons des décisions qui ne sont pas
très constructives pour celle-ci. D’où l’importance d’apprendre tôt à exprimer
et gérer cette émotion.
Comment
puis-je aider mon enfant ?
è D’abord et avant tout, être à l’écoute des peurs de votre enfant. Les accueillir. Ne pas
les banaliser, les rejeter, les expliquer. Elles sont là, point. Laissez votre
enfant s’exprimer. Isabelle Filliozat, dans son excellent livre Au cœur des émotions de l’enfant,
dit : « Les enfants dont
on méprise systématiquement la peur ne deviennent pas des adultes ouverts et
courageux. » Un truc : Demander à votre enfant de faire une liste
de ses peurs. Il peut les écrire, les dessiner pour ensuite vous les exprimer.
En atelier du programme À la découverte
de soi, j’ai demandé aux enfants de faire la liste de leurs peurs, un
enfant m’a dit : « Moi, j’en ai pas. » Ouf ! Je lui ai
répondu : « Tu es bien chanceux, moi j’en ai une tonne. » Mais après
avoir écouté les autres, finalement, il a réalisé qu’il avait plus de peurs
qu’il pensait !
Quelles sont les principales peurs que les enfants m’ont
exprimées lors de ces rencontres?
·
La peur de
la mort (la leur et celle de leurs proches) ;
·
La peur de
la maladie ou d’un accident;
·
La peur de
la séparation de leurs parents ;
·
La peur de
certains animaux comme les araignées ;
·
La peur du
noir ;
·
La peur des
méchants;
·
La peur de
ne pas avoir d’amis ;
·
La peur de
ne pas réussir à l’école.
è Par la suite, rassurer votre enfant et l’aider à
traverser sa peur. Quelques trucs :
-
Respirer
avec lui pour faire diminuer la peur. Cette émotion peut être très envahissante.
-
Partager vos
propres peurs pour qu’il réalise que la peur est une émotion vécue par tous.
-
Dédramatiser
et couper les scénarios dans sa tête qui augmentent la peur.
-
Lui rappeler
une situation de peur qu’il a réussie à dépasser.
-
Lui demander
comment il va faire maintenant pour dépasser cette peur qu’il vit. Cette
question le met en mode action et l’oblige à chercher des solutions, à puiser
dans ses ressources intérieures. Ce sera
un outil de plus dans son bagage auquel il pourra se référer en tout temps.
è Vous pouvez également lui lire
l’histoire de Zoom sur l’île de la Peur (Zoom
explore le continent Émotif) et faire avec lui les activités du Guide à l’usage de l’éducateur du
programme À la découverte de soi.
Je
crois fermement qu’il ne faut pas négliger les peurs des enfants. En tant
qu’éducateurs, nous avons la responsabilité de les dégager pour que
l’enfant puisse mettre ses énergies à
faire grandir ses richesses pour son propre épanouissement et son propre
bonheur.
« Il
y des peurs saines, il y a des peurs
démesurées, déplacées. Il y a des peurs à traverser, d’autres à dépasser,
toutes sont à respecter, à accompagner. » Isabelle Filliozat
Danielle Savard